La vie, ma naissance, le hasard génétique, mes relations, ma culture, mon éducation m’ont affublé de défauts. De qualité aussi, même si je n’arriverai pas à en nommer beaucoup.
Mais le trait de caractère qui me pourrit le plus la vie en ce moment peut aussi bien être une qualité qu’un défaut, selon moi. Et en ce moment, c’est un vrai défaut que je traîne comme un boulet, ne trouvant plus la balance juste pour qu’il agisse comme une qualité, un moteur, un avantage.
MA REMISE EN QUESTION PERPETUELLE.
Toujours. Est ce que je fais bien? Est ce que je ne me trompe pas? Est ce que je m’occupe bien d’elle, de lui? Suis-je équitable? Est ce que je fais bien à manger? Est ce que je cuisine varié? Est ce que je m’améliore en couture? Est ce que je suis une bonne mère, bonne amie, bonne épouse? Est ce que les choix que je fais sont les bons? Est ce que j’ai eu raison ou tort?
Toujours. En ce moment pas une seule de mes actions, de mes pensées, ne se fait sans ce dialogue intérieur. MAIS EST CE QUE JE FAIS COMME IL FAUT -pour moi- ? EST CE QUE JE POURRAIS M’AMELIORER? FAIRE MIEUX?
Quand c’est avec parcimonie, sur les choses importantes, j’aime à considérer que c’est utile à me rendre meilleure. A savoir tout simplement que j’ai tort, je que je peux changer, m’améliorer sur ce que je trouve important. Ca aide à accepter les critiques aussi, les écouter.
Mais quand c’est 100% de temps, c’est bouffe-moral. Et je m’enfonce.
EST CE QUE JE SUIS UNE BONNE MERE? LA question. Selon ce que j’attends de mon rôle bien évident. Suis la mère que je voudrais?
C’est ce qui m’occupe le plus les pensées en ce moment!
Je pense d’ailleurs avoir fait fuir quelqu’un qui a cru que je ne pensais qu’à rendre mes enfants meilleurs que les autres, et qui du coup ne me parle plus vraiment de ses enfants de peur que je fasse une échelle alors que parler des différences ne rend pas forcément l’un ou l’autre meilleur, juste différent, normal.
Exemple : ma nièce, 2 ans de moins que TitBonhomme a commencé le poney cette année. TitBonhomme ne fait rien cette année. Pas d’atelier d’éveil musical dans les environs, trop petit pour commencer le foot ou le basket, et je trouvais le poney trop onéreux, et impossible à gérer avec La Souricette si jamais soucis de poney qui s’emballe, pb pour récurer les sabots, bref, je n’avais pas envie de faire les choses à moitié avec lui. Or c’était impossible de le faire qu’à nous deux.
Exemple 2 : les gens ont du mal à comprendre que TitBonhomme aille à la cantine alors que je suis à la maison. Chose que je ne devrais absolument pas justifier, étant moi même au point avec mes raisons de le faire et en voyant TitBonhomme heureux de fonctionner comme ça. Mais en ce moment, même sur ça je doute!
Exemple 3 : Quand on me dit « Tu as de la chance, TitBonhomme est un enfant facile, tu n’a pas de boulot » « Il est tellement gentil l’arrivée de sa petite soeur a du passer inaperçue! »…et là…je me dis…certes…TitBonhomme est un enfant sympa, mais heu, j’y suis pt un peu pour quelque chose non?! En vrai?! Pt que j’ai rien lâché depuis 4 ans et demi? Pt que j’étais derrière lui sans arrêt pour qu’il soit poli, qu’il respecte les autres? Non? Non? NON?! En fait il s’est éduqué tout seul et je n’ai rien fait?! Même ça j’arrive à en douter, même s’il est évident qu’il a sa part de caractère à lui aussi!
Et concernant sa soeur, le mois horrible qu’il nous a fait en juillet, c’est le hasard? Le mois où j’ai bataillé, rien lâché, prouver mon amour, démontré que rien ne changeait, lui faire comprendre que j’étais toujours commandante en chef, l’aider à trouver sa nouvelle place ni bébé ni adulte le pourquoi du comment c’est interdit/permis/, ne pas le négliger, rester des heures à mi chemin entre la maison et la piscine avec l’un dans la piscine et l’autre pleurant à l’intérieur pour ne pas qu’il pense qu’on l’oublie? Je SAIS et pourtant je doute.
Est ce que je m’occupe assez d’eux, est ce qu’on fait assez de choses, sont-ils épanouis, heureux?
Je me sens pas très patiente, fatiguée, usée, du coup je culpabilise encore plus des fois où j’ai pu déraper et mal gérer une situation en haussant plus vite le ton que nécessaire.
MA vie en dépend. C’est maladif et grave! Au fond ça dénote encore que je ne suis pas sûre de moi, on en revient toujours là!
Et je pourrais vous faire un topo sur chaque aspect de ma vie! La chose qui me rassure, c’est que c’est vraiment un combat intérieur et que j’arrive à ne pas le transposer de manière négative sur les enfants.
Quoiqu’il en soit, on pourrait s’attarder des heures, mais ces remises en question perpétuelles, bénéfiques quand elles ne sont pas perpétuelles et pour chaque choses justement, qui me permettent d’entendre ce que les autres me disent, sont pénibles en ce moment!
Faut que je vous laisse, je doute sur la composition du menu de ce soir, c’est cornélien! flûte!!
Tranquille sur la cabane en construction